L'homme à la peau d'ours


Người da gấu


Il y avait une fois un jeune gaillard qui s'était engagé dans l'armée et qui s'y comporta vaillamment; il était toujours le premier à l'assaut quand les autres hésitaient sous les balles. Tant que dura la guerre, tout alla bien pour lui; mais une fois la paix conclue, il reçut son congé et s'entendit signifier par son capitaine d'aller où bon lui semblerait. Ses parents étaient morts; il était sans foyer. Alors il se rendit auprès de ses frères, auxquels il demanda de l'héberger jusqu'à la prochaine guerre.
- Que veux-tu que nous fassions de toi ici? lui répondirent les frères, qui avaient le cœur sec et dur. Tu ne peux nous être utile en rien, et tu n'as qu'à veiller toi-même à te tirer d'affaire. Nous ne pouvons pas t'aider.
N'ayant à lui rien d'autre que son fusil, le soldat se le mit à l'épaule et s'en alla par le vaste monde. Arrivé dans une grande plaine où il n'y avait qu'un seul bouquet d'arbres, il s'y achemina et s'y laissa tomber tristement à l'ombre, songeant à son misérable destin. « Sans argent, sans métier, que puis-je devenir? se disait-il. Je ne sais que combattre, et maintenant que la paix est conclue, ils n'ont plus besoin de moi. Hélas je vois qu'il faut crever de faim! »
Entendant tout à coup un bruissement derrière lui, il se retourna et vit un inconnu planté là, tout habillé de vert, l'air cossu, mais avec un pied de cheval du plus affreux effet.
- Je sais déjà ce qu'il te manque, déclara l'homme. L'argent et le confort: tu en auras autant que tu voudras et pourras en vouloir; mais il me faut, avant, savoir si tu n'es pas poltron, car je ne tiens pas à gâcher mon or.
- Peureux et soldat, cela ne va pas ensemble, répondit-il. Tu n'as qu'à me mettre à l'épreuve.
- Parfait, dit l'homme: retourne-toi!
Le soldat regarda et vit un ours de grosse taille qui arrivait sur lui en grognant furieusement.
- Holà! s'exclama le soldat, je vais te passer ton envie de grogner en te chatouillant un peu le nez à ma manière!
Épaulant et tirant, il toucha l'ours en plein museau et l'abattit au sol, où il resta sans bouger.
- Il est clair que tu ne manques pas de courage, dit l'homme inconnu; mais il y a encore une condition à remplir.
- Tant qu'elle ne nuira pas à mon salut éternel, dit le soldat, qui avait bien compris à qui il avait affaire, je n'ai rien contre.
- Tu en jugeras par toi-même, rétorqua l'homme vert. Au long des sept années qui viennent, tu dois ne pas te laver, ne pas te peigner les chevaux ou la barbe, ne pas te couper les ongles et ne dire aucune patenôtre; et puis le costume et le manteau que je vais te donner, tu devras les porter tout le temps. Si tu meurs dans le cours de ces sept années, tu es à moi; si tu restes en vie, par contre, tu seras libre et riche jusqu'à la fin de tes jours.
Le soldat repensa à sa grande misère actuelle, et comme il ne craignait pas la mort, lui qui s'y était exposé si souvent, il décida de prendre le risque cette fois encore et accepta la proposition. Le Diable enleva son habit vert pour le lui donner.
- Tant que tu porteras cet habit, lui dit-il, tu auras de l'or en poche, même si tu le dépenses à pleines mains.
Ensuite, il prit la peau de l'ours, qu'il dépouilla en un tournemain, et il la lui remit.
- Ce sera ton manteau et ton lit, lui dit-il. Tu ne dois pas dormir autrement, ni te couvrir avec autre chose. Mais ce costume te vaudra d'être appelé partout Peau-d'Ours.
Ces mots dits, le Diable avait disparu.
Le soldat revêtit l'habit vert et mit aussitôt la main à la poche: c'était exact, l'or y était. Il se jeta ensuite la peau d'ours sur le dos et partit dans le vaste monde, où il ne se priva pas de rien de ce qui pouvait lui faire plaisir, et que lui procurait l'argent. Et je vous prie de croire qu'il s'en donna à cœur joie: tant que cela lui faisait du bien à lui et du mal à sa bourse, il pouvait y aller!
Pendant la première année, ce fut encore supportable, mais déjà la seconde année, il avait l'air d'un monstre: ses cheveux lui retombaient jusque sur la figure, la cachaient à moitié; sa barbe ressemblait à du feutre rugueux; ses ongles étaient comme des griffes de rapace; quant à la peau de sa figure, elle portait une telle couche de crasse, que si l'on y avait semé de l'herbe elle y aurait poussé! Les gens fuyaient à sa vue; mais comme il donnait partout de l'argent aux pauvres, en leur demandant de prier pour lui, et comme aussi il payait tout fort largement, il arrivait encore à se faire héberger partout. Au bout de quatre ans, par contre, il vint un jour dans une auberge où l'hôtelier lui refusa l'entrée et ne voulut même pas le laisser coucher dans l'écurie, de peur d'en rendre ses chevaux ombrageux. Mais après que Peau-d'Ours eut mis la main à la poche pour la sortir pleine de ducats, l'aubergiste se laissa convaincre et lui donna une chambre sur l'arrière-cour, à la condition expresse, toutefois, qu'il ne se montrerait à personne, afin de ne pas ruiner la réputation de la maison.
Seul dans sa chambre, le soir, Peau-d'Ours était en train de souhaiter de tout son cœur que finissent les sept années, quand il entendit qu'on gémissait et pleurait tout haut dans une chambre voisine. N'écoutant que son bon coeur, il alla en ouvrir la porte et vit un vieillard qui se tordait les mains de désespoir et qui pleurait à grands sanglots. Peau-d'Ours voulut s'avancer vers lui, mais dès qu'il l'aperçut, le vieil homme fut pris d'épouvante et voulut fuir; en entendant pourtant une voix humaine, il s'apaisa un petit peu; Peau-d'Ours, à force de paroles amicales, réussit à obtenir qu'il lui découvrît la cause de son grand chagrin. Ses moyens avaient fondu petit à petit; lui-même et ses filles en étaient réduits à mourir de faim désormais, car il était si pauvre qu'il n'avait même plus de quoi payer son auberge, et il devrait aller en prison!
- Si ce sont là vos seuls soucis, répondit Peau-d'Ours, vous pouvez vous tranquilliser: de l'argent, j'en ai plus qu'il n'en faut.
Il fit venir l'aubergiste pour lui régler sa note, et il glissa encore une bourse pleine d'or dans la poche du malheureux. Débarrassé de ses soucis, le vieil homme ne savait plus comment remercier son bienfaiteur.
- Venez avec moi, lui dit-il. Mes filles sont des merveilles de beauté, et vous en prendrez une comme épouse: quand elle saura ce que vous avez fait pour moi, elle ne voudra pas refuser. Il est vrai que vous avez bien l'air un peu étrange, mais elle aura tôt fait de vous arranger convenablement!
Peau-d'Ours, enchanté de cette offre, suivit le vieillard jusque chez lui. Mais la fille aînée, en le voyant, fut frappée d'une telle terreur qu'elle poussa un cri et se sauva. La deuxième, elle, était restée et elle l'examina de la tête aux pieds avant de dire:
- Comment prendrais-je pour mari un être qui n'a pas figure humaine? J'aime encore mieux l'ours rasé qu'on nous a montré un jour, déguisé en homme: il portait au moins une veste de hussard et des gants blancs! Quand il n'y a que la laideur, on peut encore, à la rigueur, arriver à s'y habituer...
- Mon cher père, dit alors la cadette, il faut qu'il soit brave homme pour vous avoir secouru comme il l'a fait dans votre grande détresse; et puisque vous lui avez promis une fiancée en retour, votre parole doit être honorée.
Dommage que la crasse et le poil eussent couvert entièrement la figure de Peau-d'Ours, car sans cela, on eût vu s'illuminer ses traits de la grande joie que ces paroles lui avaient mise au coeur, et tout l'amour dont il débordait! Il tira la bague qu'il avait à son doigt et la brisa en deux, pour en donner la moitié à sa fiancée et garder l'autre pour lui. Celle qu'il garda portait gravé le nom de sa fiancée, et celle de sa fiancée était gravée de son nom à lui. Quand il eut écrit les deux noms et tendu à sa fiancée la demi-bague, qu'il lui recommanda de bien garder, il prit congé et s'en alla en lui disant:
- Tu dois m'attendre encore trois ans, pendant lesquels je dois poursuivre mon errance à travers le monde. Si je reviens, alors nous célébrerons notre mariage; si je ne reviens pas, c'est que je serai mort, et donc tu seras libre. Mais prie Dieu qu'il me garde la vie!
La pauvre fiancée s'habilla de noir et les larmes lui venaient aux yeux quand elle pensait à son fiancé, alors que ses deux sœurs lui décochaient les moqueries les plus cruelles. « Fais attention! lui disait l'aînée, quand tu lui donneras ta main, il va te la broyer dans sa patte d'ours! » Et la seconde sœur renchérissait: « Prends garde! les ours aiment les douceurs: si tu lui plais, il va te dévorer! » L'aînée reprenait: « Si tu ne veux pas qu'il se mette à grogner, ton animal, il te faudra lui faire ses quatre volontés et bien lui obéir en toutes choses! » Puis l'autre sœur ajoutait: « N'empêche que la noce sera joyeuse: les ours savent très bien danser! »
La fiancée les écoutait dire sans leur répondre, ne se laissant pas du tout entamer. Peau-d'Ours, pendant ce temps, poursuivait ses pérégrinations et s'en allait de place en place, sans oublier de faire le bien aussi souvent qu'il en trouvait l'occasion, donnant généreusement aux pauvres et attendant beaucoup de leurs prières. Puis à la fin des fins, lorsque fut arrivé le dernier jour des sept années, il était revenu dans la grande plaine et s'était assis sous le bouquet d'arbres. Bientôt il entendit comme un soupir du vent, et le Diable se tint devant lui, l'observant d'un air déçu; puis il lui lança ses vieilles hardes et réclama son habit vert.
- Pas si vite! dit le soldat. Avant que nous arrivions là, il faut encore que tu me fasses ma toilette et que je redevienne propre!
Bon gré, mal gré, le Diable dut s'exécuter, apporter de l'eau, laver et nettoyer l'ours encrotté, lisser sa barbe, peigner ses cheveux, tailler ses ongles, bref lui rendre son air de vaillant guerrier revenant de la guerre; et à la vérité, le soldat se retrouva beaucoup mieux qu'il ne l'était sept ans plus tôt.
Lorsque tout fut heureusement terminé, et le Diable parti, celui qui avait été l'horrible Peau-d'Ours se sentit le coeur léger et tout joyeux. Il se rendit à la ville, s'acheta un magnifique habit de velours, prit place dans un carrosse attelé de quatre chevaux blancs et se fit conduire à la demeure de sa fiancée. Personne ne l'y reconnut, et le vieux père le prit pour un officier libéré de l'armée; il l'introduisit dans la pièce où se tenaient ses filles. Les deux aînées s'empressèrent autour de lui, le firent asseoir entre elles, lui servirent du vin et tout ce qu'il y avait de meilleur à offrir, car elles se disaient l'une et l'autre, en secret, qu'elles n'avaient jamais vu de plus bel homme. Sa fiancée, pendant ce temps, se trouvait assise en face, les yeux baissés dans son vêtement de deuil, sans prononcer une parole. Lorsque le visiteur finit par demander au vieux père s'il consentait à lui donner sa fille en mariage, les deux aînées ne firent qu'un saut jusqu'à leur chambre pour s'y parer et revenir dans leurs plus beaux atours: aucune des deux ne doutait, en effet, d'être la préférée. Mais l'inconnu, dès qu'il fut seul avec sa fiancée, prit la demi-bague qu'il gardait dans sa poche et la fit tomber dans une coupe de vin, qu'il poussa vers elle de l'autre côté de la table. Elle n'avait pas vu son geste, mais lorsqu'elle eut vidé la coupe et trouvé l'anneau brisé dans le fond, elle tressaillit en rougissant. A son tour, elle prit le fragment qu'elle avait en sautoir à son cou, l'appliqua contre l'autre et constata qu'ils s'adaptaient parfaitement.
- Oui, c'est moi, lui dit-il, le fiancé que tu as connu dans sa peau d'ours et qui a, grâce à Dieu, retrouvé son air humain et sa netteté sans souillure!
Tout en parlant, il s'était levé pour aller à elle, la prendre dans ses bras et lui donner le premier baiser de son grand amour.
Les deux sœurs, en grande toilette, firent leur entrée à ce moment; et quand elles virent que le beau cavalier avait choisi leur cadette, elles n'en crurent pas leurs yeux; mais lorsqu'elles apprirent que ce bel homme n'était autre que Peau-d'Ours, le tant méprisé, elles furent prises d'une rage folle et s'enfuirent en courant vers la mort: l'une se noya en se jetant dans le puits; l'autre se pendit à la branche d'un arbre.
Le même soir, on frappa à la porte, et le fiancé alla ouvrir: c'était le Diable Vert, serré dans son habit, qui déclara:
- Eh bien, tu vois! A la place de la tienne, ce sont deux âmes que j'ai eues!
Ngày xưa có một chàng trai trẻ, hết thời hạn đi lính. Nhưng anh phải giải ngũ. Viên đại úy nói, anh muốn đi đâu tùy ý anh. Cha mẹ anh đã chết từ lâu nên anh cũng chẳng thiết trở về quê hương nữa. Anh tìm đến mấy người anh em, xin họ giúp đỡ sống tạm qua ngày, đợi đến khi nào có công ăn việc làm. Nhưng những anh em kia đều nhẫn tâm, họ nói:
- Chúng tôi biết dùng chú vào việc gì bây giờ? Chúng tôi chẳng cần đến chú, chú nên biết điều đó mà tự lo liệu lấy.
Anh lính chẳng có gì ngoài khẩu súng, anh vác nó lên vai và đi chu du thiên hạ. Anh đi đến một cánh đồng hoang rộng lớn, giữa đồng đứng trơ trọi có một lùm cây. Anh buồn bã ngồi xuống gốc cây, nghĩ về thân phận mình!
- Mình không có tiền, mà cũng chẳng có nghề ngỗng gì cả. Trông thấy trước là mình sẽ chết đói!
Chợt anh nghe có tiếng gió lào xào, ngoảnh cổ lại, anh thấy một người lạ mặt, mặc áo xanh, trông lịch sự, nhưng lại có một thân chân ngựa gớm ghiếc.
Người ấy nói:
- Ta biết anh thiếu gì rồi. Anh muốn xài bao nhiêu tiền của cũng được, nhưng trước hết ta muốn biết anh có thật gan dạ hay không, vì ta không muốn phí tiền vô ích.
Anh đáp:
- Nghề lính và nhát gan - Hai cái đó làm sao hợp với nhau được, ông cứ việc thử thách tôi đi!
Người ấy nói:
- Được lắm, anh hãy nhìn lại đằng sau.
Người lính vừa quay người lại thì thấy ngay một con gấu to đang gầm gừ tiến lại phía mình. Anh thét:
- Ái chà, ông ngoáy cho mày buồn lỗ mũi, cho mày hết cảu nhảu nhé.
Rồi anh lên đạn, giương súng ngắm, bắn thẳng vào mũi gấu làm gấu ngã lăn ra, không hề nhúc nhích.
Người lạ mặt nói:
- Ta công nhận anh không phải là người nhát gan. Nhưng còn một điều kiện nữa anh phải thực hiện được.
Người lính nhận biết được người đứng trước mặt mình là người như thế nào rồi, anh đáp:
- Miễn là không mất phần hồn, còn ngoài ra, điều kiện gì tôi cũng chấp nhận.
Người áo xanh nói:
- Cái đó tùy anh. Trong bảy năm anh không được tắm giặt, chải đầu cạo râu, cắt móng chân móng tay, và không cầu chúa. Ta đưa cho anh một chiếc áo lót và một cái măng tôi để anh mặc trong suốt thời gian cấm đó. Nếu anh chết mà hạn của bảy năm chưa hết thì anh là người của ta, nhưng nếu anh còn sống thì anh sẽ được tự do và để đền bù cho bảy năm đó anh sẽ sống sung sướng giàu có suốt đời.
Người lính nghĩ tới cảnh khổ cực của mình sẽ phải chịu đựng, nhưng anh đã từng bao phen vào sinh ra tử, giờ đây cũng muốn thử một phen nữa xem sao, nên anh đồng ý. Con quỷ cởi áo xanh cho anh và nói:
- Khi anh đã mặc áo này vào người, mỗi khi cho tay vào túi, anh sẽ thấy trong túi rủng rỉnh toàn tiền.
Rồi con quỷ lột da gấu và nói:
- Da gấu này chính là áo măng tô để anh khoác vào người, nó chính cũng là giường mỗi khi anh muốn ngả lưng, anh không được sử dụng loại giường nào khác, cũng chính vì cách ăn mặc này, nên anh sẽ có tên là "Người da gấu."
Nói xong, con quỷ biến mất.
Người lính mặc vào, thò luôn tay vào túi thì thấy rất nhiều tiền, lúc ấy mới hoàn toàn tin lời con quỷ nói là đúng. Anh khoác da gấu lên người đi chu du thiên hạ, tiêu tiền như nước, hưởng mọi thú vui, không bỏ qua một thứ trò tiêu khiển nào.
Năm đầu, trông anh còn ưa được, nhưng đến năm thứ hai thì chẳng khác gì một con quái tóc xõa xuống che gần kín mặt, râu dài, mọc lởm chởm trông như chổi xể; móng chân móng tay dài nhọn như nanh vuốt, mặt thì cáu ghét tầng tầng lớp lớp, giá như gieo hạt trồng rau ở đó cũng có thể được. Trông thấy anh ta là người ta bỏ chạy. Nhưng vì đến đâu anh cũng cho tiền người nghèo nên người ta cũng cầu mong anh đừng phải chết trong cái hạn của bảy năm, và vì anh trả tiền hậu hĩnh nên anh đi đến đâu người cũng xếp cho chỗ ăn, chỗ ở đàng hoàng.
Năm thứ tư, anh đến một quán trọ. Chủ quán không muốn cho anh trọ, thậm chí ở chuồng ngựa cũng không cho, vì e rằng ngựa trông thấy anh sẽ khiếp sợ, lồng và hí ầm lên. Nhưng khi "Người da gấu" móc ở túi ra một nắm tiền vàng thì chủ quán xiêu lòng, cho anh ở buồng phía sau, nhưng bắt anh ta phải hứa sẽ không ló mặt ra cho người khác thấy để quán trọ của hắn khỏi phải mang tiếng xấu.
Một buổi tối, "Người da gấu" đang ngồi một mình trong buồng, cầu mong bảy năm chóng qua thì nghe thấy tiếng than khóc ở buồng bên cạnh. Vốn có tính thương người, anh chạy ra mở cửa thì thấy một ông già hai tay ôm đầu khóc lóc thảm thiết. Anh đến gần cụ già. Nom thấy anh, cụ đứng phắt dậy định chạy trốn. Nhưng khi nghe thấy anh nói tiếng người, cụ mới yên tâm. Thấy "Người da gấu" ân cần thăm hỏi, cụ liền kể cho anh nghe nguyên nhân nỗi buồn của cụ. Miệng ăn núi lở, gia sản tiêu lần lần rồi cũng hết. Cụ và mấy cô con gái bây giờ lâm vào cảnh túng thiếu, gia đình nghèo đến nỗi không có tiền trả nhà trọ, cụ sẽ bị người ta bỏ tù.
"Da Gấu" nói:
- Nếu chỉ có chuyện thế thôi, cháu có thể giúp cụ, tiền thì cháu có dư.
Anh cho gọi chủ quán đến, trả tiền trọ cho ông cụ và còn dúi vào túi ông già bất hạnh đầy túi vàng.
Giờ thì cụ hết lo, nhưng cụ không biết lấy gì trả ơn. Suy nghĩ một lát cụ nói:
- Anh đi theo tôi về nhà. Các con gái tôi là hoa khôi, anh có thể chọn lấy một đứa. Nếu nó biết là anh đã giúp tôi trong cơn hoạn nạn thì tất nó không từ chối đâu. Tuy anh trông có vẻ kỳ quặc thật, nhưng chắc nó sẽ biết cách chải chuốt cho anh trở nên dễ coi.
"Da Gấu" nghe cũng đã xiêu lòng, và đi theo cụ. Cô gái cả mới thoáng nhìn thấy anh đã khiếp sợ, rú lên và chạy trốn. Cô con gái thứ hai tuy đứng lại, nhưng ngắm anh từ đầu đến chân, rồi nói:
- Con không thể lấy một người chồng mà hình thù người chẳng ra người, vật chẳng ra vật. Con gấu hôm nọ của đoàn xiếc còn dễ coi hơn, nó mày râu nhẵn nhụi, mặc áo kỵ binh tay đi găng trắng, nom như người ấy, trông nó xấu xí, nhưng rồi cũng quen mắt.
Đến lượt cô con gái Út, nàng nói:
- Thưa cha kính yêu, người đã cứu cha khỏi cơn hoạn nạn chắc chắn phải là người tốt. Để đền ơn ấy, cha đã hứa sẽ gả con gái cho ân nhân thì cha phải giữ lời hứa.
Tiếc thay, mặt "Da Gấu" bẩn thỉu, tóc che kín nên không ai thấy được nỗi mừng đang chan chứa trong lòng anh biểu hiện qua nét mặt. Anh rút nhẫn ở ngón tay, bẻ làm đôi, đưa cho cô Út một nửa, nửa còn lại thì anh giữ. Anh khắc tên anh vào nửa nhẫn của nàng và khắc tên nàng vào nửa anh giữ. Anh dặn nàng hãy gìn giữ nửa nhẫn ấy. Khi từ giã nàng, anh nói:
- Anh còn phải đi chu du thiên hạ ba năm nữa. Nếu như sau đó anh trở về, lúc ấy ta sẽ cưới nhau. Nếu anh không trở về thì có nghĩa là anh đã chết, em được tự do lấy chồng khác.
Cô Út đáng thương mặc toàn đồ đen. Mỗi khi nghĩ đến người chồng chưa cưới, cô lại ứa nước mắt, còn hai cô chị thì chỉ dè bĩu, giễu cợt cô em út.
Chị cả nói:
- Cẩn thận em nhé, kẻo lại nát tay vì phải vuốt gấu đấy khi nó giơ cẳng trước bắt tay em.
Chị thứ hai nói:
- Phải coi chừng em nhé, gấu là chúa thích của ngọt. Nếu nó thích dì, nó sẽ xơi ngấu nghiến dì luôn.
Chị cả lại nói ghẹo:
- Dì lúc nào cũng phải chiều lòng nó, không thì nó cảu nhảu ngay đấy.
Và chị hai lại nói chen thêm:
- Chắc chắn đám cưới sẽ vui lắm nhỉ. Nhảy giỏi như gấu mà!
Cô Út chỉ nín lặng, không hề chao đảo vì những lời dè bỉu mỉa mai ấy. Còn "Da Gấu" thì vẫn đi lang thang khắp nơi trong thiên hạ, làm điều thiện, bố thí tiền của cho những người nghèo đói.
Rạng sáng của ngày cuối cùng năm thứ bảy, "Da Gấu" lại ra cánh đồng, đến ngồi dưới lùm cây. Chỉ một lát sau, gió nổi lên ào ào, con quỷ đã hiện ra ngay trước mặt anh, nhìn anh chằm chằm, vứt trả anh cái áo cũ và đòi anh cái áo xanh của nó.
"Da Gấu" nói:
- Chúng ta chưa thanh toán hết nợ với nhau. Anh phải tắm rửa cho tôi sạch sẽ cái đã!
Bất đắc dĩ, quỷ đành phải đi lấy nước tắm cho "Da Gấu," chải đầu và cắt móng tay, móng chân cho anh. "Da Gấu" nom lại ra vẻ một dũng sĩ, đẹp trai hơn trước nhiều.
Khi con quỷ rút đi một cách êm lẹ thì "Da Gấu" thấy mình đã trút được một gánh nặng. Anh đi ra tỉnh, sắm một chiếc áo nhung thật lộng lẫu, ngồi trong một chiếc xe do bốn ngựa trắng kéo, cho xe phóng thẳng về nhà người yêu. Không ai nhận ra anh. Người cha thì cứ tưởng đó là một võ quan cao cấp, liền mời vào buồng, nơi mấy cô con gái đang ngồi. Hai cô chị ngồi hai bên, mời khách ngồi giữa, rót rượu, lấy món ngon nhất ra mời. Hai cô nghĩ bụng: mình chưa từng thấy chàng trai nào đẹp như vậy. Cô em Út mặc toàn đồ đen thì ngồi đối diện với khách. Khi chàng trai ướm hỏi cụ giá có thuận gả một cô cho anh không, hai cô chị đứng phắt dậy, chạy ngay về buồng mình thay đồ, lấy áo quần lộng lẫy nhất mặc vào, cô nào cũng hy vọng chính mình là người sẽ được chọn.
Khi còn lại một mình với cô em Út, người khách lạ liền lấy nửa chiếc nhẫn trong túi ra, thả vào một cốc đầy rượu vang, đưa mời cô. Cô đỡ lấy cốc. Khi đã uống cạn rượu, nhìn thấy một nửa chiếc nhẫn ở đáy cốc, tim cô đập nhanh. Cô lấy nửa nhẫn đeo ở dây chuyền, chắp lại với nửa kia, hai nửa ăn khớp nhau hoàn toàn. Lúc đó "Da Gấu" mới nói:
- Anh chính là chồng chưa cưới của em "Người Da Gấu" mà em đã từng gặp. Anh đã tắm sạch sẽ để hiện lại nguyên hình người.
Anh đi lại phía người yêu, ôm hôn cô.
Đúng lúc ấy, hai cô chị ăn mặc lộng lẫy bước vào. Khi biết chàng trai đã kén cô Út làm vợ, và biết người đó chính là "Da Gấu" khi trước, hai cô chị tức điên người, vùng vằng bỏ đi.


Dịch: Lương Văn Hồng, © Lương Văn Hồng