Il y avait une fois un meunier qui vivait heureusement avec sa femme. Ils avaient de l'argent et du bien, et leur prospérité croissait d'année en année. Mais le malheur, dit le proverbe, vient pendant la nuit; leur fortune diminua d'année en année, comme elle s'était accrue, et à la fin le meunier eut à peine le droit d'appeler sa propriété le moulin qu'il occupait. Il était fort affligé, et, quand il se couchait le soir après son travail, il ne goûtait plus de repos, mais s'agitait tout soucieux dans son lit. Un matin, il se leva avant l'aube du jour et sortit pour prendre l'air, imaginant qu'il se sentirait le cœur soulagé. Comme il passait près de l'écluse de son moulin, le premier rayon du soleil commençait à poindre, et il entendit un peu de bruit dans l'étang. Il se retourna, et aperçut une belle femme qui s'élevait lentement du milieu de l'eau. Ses longs cheveux, qu'elle avait ramenés de ses mains délicates sur ses épaules, descendaient des deux côtés et couvraient son corps d'une éclatante blancheur. Il vit bien que c'était l'ondine de l'étang, et, tout effrayé, il ne savait s'il devait rester ou s'enfuir. Mais l'ondine fit entendre sa douce voix, l'appela par son nom et lui demanda pourquoi il était si triste. Le meunier resta muet d'abord; mais, l'entendant parler si gracieusement, il prit courage et lui raconta qu'il avait jadis vécu dans le bonheur et la richesse, mais qu'il était maintenant si pauvre qu'il ne savait plus que faire.
« Sois tranquille, répondit l'ondine, je te rendrai plus riche et plus heureux que tu ne l'as jamais été; seulement il faut que tu me promettes de me donner ce qui vient de naître dans ta maison.
- C'est quelque jeune chien ou un jeune chat sans doute, » se dit tout bas le meunier. Et il lui promit ce qu'elle demandait.
L'ondine se replongea dans l'eau, et il retourna bien vite, consolé et tout joyeux, à son moulin. Il n'y était pas arrivé encore, que la servante sortit de la maison et lui cria qu'il n'avait qu'à se réjouir, que sa femme venait de lui donner un garçon. Le meunier demeura comme frappé du tonnerre: il vit bien que la malicieuse ondine avait su ce qui se passait et l'avait trompé. La tête basse, il s'approcha du lit de sa femme, et, quand elle lui demanda: « Pourquoi ne te réjouis-tu pas de la venue de notre beau garçon? » Il lui raconta ce qui lui était arrivé et la promesse qu'il avait faite à l'ondine. « A quoi me sert la prospérité et la richesse, ajouta-t-il, si je dois perdre mon enfant? » Mais que faire? Les parents eux-mêmes, qui étaient accourus pour le féliciter, n'y voyaient nul remède.
Cependant le bonheur rentra dans la maison du meunier. Ce qu'il entreprenait réussissait toujours; il semblait que les caisses et les coffres se remplissaient tout seuls, et que l'argent se multipliait dans l'armoire pendant la nuit. Au bout de peu de temps, il se trouva plus riche que jamais. Mais il ne pouvait pas s'en réjouir tranquillement: la promesse qu'il avait faite à l'ondine lui déchirait le cœur. Chaque fois qu'il passait près de l'étang il craignait de la voir monter à la surface et lui rappeler sa dette. Il ne laissait pas l'enfant s'avancer près de l'eau. « Prends garde, lui disait-il; si tu y touches jamais, il en sortira une main qui te saisira et t'entraînera au fond. » Cependant comme les années s'écoulaient l'une après l'autre et que l'ondine ne reparaissait pus, le meunier commença à se tranquilliser.
L'enfant avait grandi, était devenu jeune homme, et on le plaça à l'école d'un chasseur. Quand il eut pris ses leçons et fut devenu lui-même un chasseur habile, le seigneur du village le fit entrer à son service. Il y avait dans le village une belle et honnête jeune fille qui plut au chasseur, et quand son maître s'en fut aperçu, il lui fit présent d'une petite maison: ils célébrèrent leurs noces et vécurent heureux et tranquilles, s'aimant de tout leur cœur.
Un jour, le chasseur poursuivait un chevreuil. L'animal ayant débouché de la forêt dans la plaine, il le suivit, et d'un coup de feu retendit enfin par terre. Il ne remarqua point qu'il se trouvait tout près du dangereux étang, et, quand il eut vidé l'animal, il vint laver dans l'eau ses mains toutes tachées de sang. Mais à peine les avait-il plongées que l'ondine sortit du fond, l'enlaça en souriant dans ses bras humides et l'entraîna si vite que le flot se referma sur lui en jaillissant.
Quand le soir fut venu et que le chasseur ne rentra pas chez lui, sa femme entra dans une grande inquiétude. Elle sortit pour le chercher, et, comme il lui avait souvent raconté qu'il était obligé de se tenir en garde contre les embûches de l'ondine de l'étang et qu'il n'osait se hasarder dans le voisinage de l'eau, elle eut le soupçon de ce qui était arrivé. Elle courut à l'étang, et, quand elle vit près du bord sa gibecière, elle ne put plus douter de son malheur. Se lamentant et se tordant les mains, elle appela son bien-aimé par son nom, mais inutilement; elle courut de l'autre côté de la rive, l'appela de nouveau, adressa à l'ondine les plus violentes injures, mais on ne lui fit aucune réponse. Le miroir de l'eau restait tranquille, et la face à demi pleine de la lune la regardait sans faire un mouvement.
La pauvre femme ne quittait point l'étang. D'un pas précipité, sans prendre de repos, elle en faisait et en refaisait le tour, tantôt en silence, tantôt en poussant de grands cris, tantôt en murmurant à voix basse. Enfin ses forces furent épuisées, elle s'affaissa sur la terre et tomba dans un profond sommeil. Bientôt elle eut un rêve.
Elle montait tout inquiète entre deux grandes masses de roches; les épines et les ronces piquaient ses pieds, la pluie battait son visage et le vent agitait ses longs cheveux. Quand elle eut atteint le sommet de la montagne, un aspect tout différent s'offrit à elle. Le ciel était bleu, l'air tiède, la terre s'abaissait par une pente douce, et au milieu d'une prairie verdoyante et tout émaillée de fleurs était une jolie cabane. Elle s'en approcha et ouvrit la porte; au dedans était assise une vieille en cheveux blancs qui lui fit un signe gracieux. Au même instant la pauvre femme s'éveilla. Le jour était déjà levé, et elle se décida à faire aussitôt ce que lui conseillait son rêve. Elle gravit péniblement la montagne, et elle trouva tout semblable à ce qu'elle avait vu dans la nuit.
La vieille la reçut gracieusement et lui indiqua un siège où elle l'invitait à s'asseoir. « Sans doute tu as éprouvé quelque malheur, dit-elle, puisque tu viens visiter ma cabane solitaire. »
La femme lui raconta, tout en pleurant, ce qui lui était arrivé. « Console-toi, lui dit la vieille, je viendrai à ton secours: voici un peigne d'or. Attends jusqu'à la pleine lune, puis rends-toi près de l'étang, assieds-toi sur le bord, et passe ce peigne sur tes longs cheveux noirs. Quand tu auras fini, dépose-le sur le bord, et tu verras ce qui arrivera alors. »
La femme revint, mais le temps lui dura beaucoup jusqu'à la pleine lune. Enfin le disque arrondi brilla dans le ciel, alors elle se rendit près de l'étang, s'assit et passa le peigne d'or dans ses longs cheveux noirs; et quand elle eut fini, elle s'assit au bord de l'eau. Bientôt après, le fond vint à bouillonner, une vague s'éleva, roula vers le bord et entraîna le peigne avec elle. Le peigne n'avait eu que le temps de toucher le fond, quand le miroir de l'eau se partagea: la tête du chasseur monta à la surface. Il ne parla point, mais regarda sa femme d'un œil triste. Au même instant, une seconde femme vint avec bruit et couvrit la tête du chasseur. Tout avait disparu, l'étang était tranquille comme auparavant, et la face de la lune y brillait.
La femme revint désespérée, mais un rêve lui montra la cabane de la vieille. Le matin suivant elle se mit en route et conta sa peine à la bonne fée. La vieille lui donna une flûte d'or et lui dit: « Attends jusqu'au retour de la pleine lune; puis prends cette flûte, place-toi sur le bord, joue sur l'instrument un petit air, et, quand tu auras fini, dépose-la sur le sable, tu verras ce qui se passera alors. »
La femme fit ce que lui avait dit la vieille. A peine avait-elle déposé la flûte sur le sable, que le fond de l'eau vint à bouillonner; une vague s'éleva, s'avança vers le bord et entraîna la flûte avec elle, bientôt après l'eau s'entr'ouvrit,et non-seulement la tête du chasseur, mais lui-même jusqu'à la moitié du corps monta à la surface. Plein de désir il étendit ses bras vers elle, mais une seconde vague vint avec bruit, le couvrit et l'entraîna au fond. « Ah! dit la malheureuse, que me sert de voir mon bien-aimé pour le perdre encore? »
La tristesse remplit de nouveau son cœur, mais le rêve lui indiqua une troisième fois la maison de la vieille. Elle se mit en route, et la fée lui donna un rouet d'or, la consola et lui dit: « Tout n'est pas fini encore; attends jusqu'à ce que vienne la pleine lune, puis prends le rouet, place-toi au bord, et file jusqu'à ce que tu aies rempli ton fuseau; quand tu auras achevé, place le rouet près de l'eau, et tu verras ce qui se passera alors. »
La femme suivit ce conseil de point en point. Dès que la nouvelle lune se montra, elle porta le rouet d'or au bord de l'eau, et fila diligemment jusqu'à ce que son lin fût épuisé et que le fil eût rempli le fuseau. A peine le rouet fut-il déposé sur le bord, que le fond de l'eau bouillonna plus violemment que jamais; une forte vague s'avança et emporta le rouet avec elle. Bientôt la tête et le corps tout entier du chasseur montèrent à la surface. Vite il s'élança sur le bord, saisit sa femme par la main et s'enfuit. Mais à peine avaient-ils fait quelques pas, que l'étang tout entier se souleva avec un horrible bouillonnement et se répandit avec une violence irrésistible dans la plaine. Déjà les deux fuyards voyaient la mort devant leurs yeux, quand la femme dans son angoisse appela la vieille à son aide, et en un instant ils furent changés, elle en crapaud, lui en grenouille. Le flot qui les avait atteints ne put les faire périr mais il les sépara et les entraîna très-loin l'un de l'autre.
Quand l'eau se fut retirée et qu'ils eurent remis le pied sur un terrain sec, ils reprirent leur forme humaine. Mais aucun des deux ne savait ce qu'était devenu l'autre; ils se trouvaient parmi des hommes étrangers, qui ne connaissaient pas leur pays. De hautes montagnes et de profondes vallées les séparaient. Pour gagner leur vie, tous deux furent obligés de garder les moutons. Pendant plusieurs années ils conduisirent leurs troupeaux à travers les bois et les champs, accablés de tristesse et de regret.
Une fois, comme le printemps venait de refleurir, tous deux sortirent le même jour avec leurs troupeaux, et le hasard voulut qu'ils marchassent à la rencontre l'un de l'autre. Sur la pente d'une montagne éloignée, le mari aperçut un troupeau et dirigea ses moutons de ce côté. Ils arrivèrent ensemble dans la vallée, mais ne se reconnurent point; pourtant ils se réjouissaient de n'être plus seuls. Depuis ce temps-là ils faisaient paître chaque jour leurs troupeaux l'un près de l'autre: ils ne se parlaient pas, mais ils se sentaient consolés. Un soir, comme la pleine lune brillait au ciel et que les moutons reposaient déjà, le berger tira sa flûte de son sac et en joua un air gracieux, mais triste. Quand il eut fini, il remarqua que la bergère pleurait amèrement. « Pourquoi pleures-tu? lui demanda-t-il.
- Ah! répondit-elle, c'est ainsi que brillait la pleine lune lorsque je jouai pour la dernière fois cet air sur la flûte, et que la tête de mon bien-aimé parut à la surface de l'eau. »
Il la regarda et ce fut comme si un voile était tombé de ses yeux; il reconnut sa femme bien aimée; et en la regardant, comme la lune brillait sur son visage, elle le reconnut à son tour. Us se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, s'embrassèrent, et s'ils furent heureux, qu'on ne le demande point.
« Sois tranquille, répondit l'ondine, je te rendrai plus riche et plus heureux que tu ne l'as jamais été; seulement il faut que tu me promettes de me donner ce qui vient de naître dans ta maison.
- C'est quelque jeune chien ou un jeune chat sans doute, » se dit tout bas le meunier. Et il lui promit ce qu'elle demandait.
L'ondine se replongea dans l'eau, et il retourna bien vite, consolé et tout joyeux, à son moulin. Il n'y était pas arrivé encore, que la servante sortit de la maison et lui cria qu'il n'avait qu'à se réjouir, que sa femme venait de lui donner un garçon. Le meunier demeura comme frappé du tonnerre: il vit bien que la malicieuse ondine avait su ce qui se passait et l'avait trompé. La tête basse, il s'approcha du lit de sa femme, et, quand elle lui demanda: « Pourquoi ne te réjouis-tu pas de la venue de notre beau garçon? » Il lui raconta ce qui lui était arrivé et la promesse qu'il avait faite à l'ondine. « A quoi me sert la prospérité et la richesse, ajouta-t-il, si je dois perdre mon enfant? » Mais que faire? Les parents eux-mêmes, qui étaient accourus pour le féliciter, n'y voyaient nul remède.
Cependant le bonheur rentra dans la maison du meunier. Ce qu'il entreprenait réussissait toujours; il semblait que les caisses et les coffres se remplissaient tout seuls, et que l'argent se multipliait dans l'armoire pendant la nuit. Au bout de peu de temps, il se trouva plus riche que jamais. Mais il ne pouvait pas s'en réjouir tranquillement: la promesse qu'il avait faite à l'ondine lui déchirait le cœur. Chaque fois qu'il passait près de l'étang il craignait de la voir monter à la surface et lui rappeler sa dette. Il ne laissait pas l'enfant s'avancer près de l'eau. « Prends garde, lui disait-il; si tu y touches jamais, il en sortira une main qui te saisira et t'entraînera au fond. » Cependant comme les années s'écoulaient l'une après l'autre et que l'ondine ne reparaissait pus, le meunier commença à se tranquilliser.
L'enfant avait grandi, était devenu jeune homme, et on le plaça à l'école d'un chasseur. Quand il eut pris ses leçons et fut devenu lui-même un chasseur habile, le seigneur du village le fit entrer à son service. Il y avait dans le village une belle et honnête jeune fille qui plut au chasseur, et quand son maître s'en fut aperçu, il lui fit présent d'une petite maison: ils célébrèrent leurs noces et vécurent heureux et tranquilles, s'aimant de tout leur cœur.
Un jour, le chasseur poursuivait un chevreuil. L'animal ayant débouché de la forêt dans la plaine, il le suivit, et d'un coup de feu retendit enfin par terre. Il ne remarqua point qu'il se trouvait tout près du dangereux étang, et, quand il eut vidé l'animal, il vint laver dans l'eau ses mains toutes tachées de sang. Mais à peine les avait-il plongées que l'ondine sortit du fond, l'enlaça en souriant dans ses bras humides et l'entraîna si vite que le flot se referma sur lui en jaillissant.
Quand le soir fut venu et que le chasseur ne rentra pas chez lui, sa femme entra dans une grande inquiétude. Elle sortit pour le chercher, et, comme il lui avait souvent raconté qu'il était obligé de se tenir en garde contre les embûches de l'ondine de l'étang et qu'il n'osait se hasarder dans le voisinage de l'eau, elle eut le soupçon de ce qui était arrivé. Elle courut à l'étang, et, quand elle vit près du bord sa gibecière, elle ne put plus douter de son malheur. Se lamentant et se tordant les mains, elle appela son bien-aimé par son nom, mais inutilement; elle courut de l'autre côté de la rive, l'appela de nouveau, adressa à l'ondine les plus violentes injures, mais on ne lui fit aucune réponse. Le miroir de l'eau restait tranquille, et la face à demi pleine de la lune la regardait sans faire un mouvement.
La pauvre femme ne quittait point l'étang. D'un pas précipité, sans prendre de repos, elle en faisait et en refaisait le tour, tantôt en silence, tantôt en poussant de grands cris, tantôt en murmurant à voix basse. Enfin ses forces furent épuisées, elle s'affaissa sur la terre et tomba dans un profond sommeil. Bientôt elle eut un rêve.
Elle montait tout inquiète entre deux grandes masses de roches; les épines et les ronces piquaient ses pieds, la pluie battait son visage et le vent agitait ses longs cheveux. Quand elle eut atteint le sommet de la montagne, un aspect tout différent s'offrit à elle. Le ciel était bleu, l'air tiède, la terre s'abaissait par une pente douce, et au milieu d'une prairie verdoyante et tout émaillée de fleurs était une jolie cabane. Elle s'en approcha et ouvrit la porte; au dedans était assise une vieille en cheveux blancs qui lui fit un signe gracieux. Au même instant la pauvre femme s'éveilla. Le jour était déjà levé, et elle se décida à faire aussitôt ce que lui conseillait son rêve. Elle gravit péniblement la montagne, et elle trouva tout semblable à ce qu'elle avait vu dans la nuit.
La vieille la reçut gracieusement et lui indiqua un siège où elle l'invitait à s'asseoir. « Sans doute tu as éprouvé quelque malheur, dit-elle, puisque tu viens visiter ma cabane solitaire. »
La femme lui raconta, tout en pleurant, ce qui lui était arrivé. « Console-toi, lui dit la vieille, je viendrai à ton secours: voici un peigne d'or. Attends jusqu'à la pleine lune, puis rends-toi près de l'étang, assieds-toi sur le bord, et passe ce peigne sur tes longs cheveux noirs. Quand tu auras fini, dépose-le sur le bord, et tu verras ce qui arrivera alors. »
La femme revint, mais le temps lui dura beaucoup jusqu'à la pleine lune. Enfin le disque arrondi brilla dans le ciel, alors elle se rendit près de l'étang, s'assit et passa le peigne d'or dans ses longs cheveux noirs; et quand elle eut fini, elle s'assit au bord de l'eau. Bientôt après, le fond vint à bouillonner, une vague s'éleva, roula vers le bord et entraîna le peigne avec elle. Le peigne n'avait eu que le temps de toucher le fond, quand le miroir de l'eau se partagea: la tête du chasseur monta à la surface. Il ne parla point, mais regarda sa femme d'un œil triste. Au même instant, une seconde femme vint avec bruit et couvrit la tête du chasseur. Tout avait disparu, l'étang était tranquille comme auparavant, et la face de la lune y brillait.
La femme revint désespérée, mais un rêve lui montra la cabane de la vieille. Le matin suivant elle se mit en route et conta sa peine à la bonne fée. La vieille lui donna une flûte d'or et lui dit: « Attends jusqu'au retour de la pleine lune; puis prends cette flûte, place-toi sur le bord, joue sur l'instrument un petit air, et, quand tu auras fini, dépose-la sur le sable, tu verras ce qui se passera alors. »
La femme fit ce que lui avait dit la vieille. A peine avait-elle déposé la flûte sur le sable, que le fond de l'eau vint à bouillonner; une vague s'éleva, s'avança vers le bord et entraîna la flûte avec elle, bientôt après l'eau s'entr'ouvrit,et non-seulement la tête du chasseur, mais lui-même jusqu'à la moitié du corps monta à la surface. Plein de désir il étendit ses bras vers elle, mais une seconde vague vint avec bruit, le couvrit et l'entraîna au fond. « Ah! dit la malheureuse, que me sert de voir mon bien-aimé pour le perdre encore? »
La tristesse remplit de nouveau son cœur, mais le rêve lui indiqua une troisième fois la maison de la vieille. Elle se mit en route, et la fée lui donna un rouet d'or, la consola et lui dit: « Tout n'est pas fini encore; attends jusqu'à ce que vienne la pleine lune, puis prends le rouet, place-toi au bord, et file jusqu'à ce que tu aies rempli ton fuseau; quand tu auras achevé, place le rouet près de l'eau, et tu verras ce qui se passera alors. »
La femme suivit ce conseil de point en point. Dès que la nouvelle lune se montra, elle porta le rouet d'or au bord de l'eau, et fila diligemment jusqu'à ce que son lin fût épuisé et que le fil eût rempli le fuseau. A peine le rouet fut-il déposé sur le bord, que le fond de l'eau bouillonna plus violemment que jamais; une forte vague s'avança et emporta le rouet avec elle. Bientôt la tête et le corps tout entier du chasseur montèrent à la surface. Vite il s'élança sur le bord, saisit sa femme par la main et s'enfuit. Mais à peine avaient-ils fait quelques pas, que l'étang tout entier se souleva avec un horrible bouillonnement et se répandit avec une violence irrésistible dans la plaine. Déjà les deux fuyards voyaient la mort devant leurs yeux, quand la femme dans son angoisse appela la vieille à son aide, et en un instant ils furent changés, elle en crapaud, lui en grenouille. Le flot qui les avait atteints ne put les faire périr mais il les sépara et les entraîna très-loin l'un de l'autre.
Quand l'eau se fut retirée et qu'ils eurent remis le pied sur un terrain sec, ils reprirent leur forme humaine. Mais aucun des deux ne savait ce qu'était devenu l'autre; ils se trouvaient parmi des hommes étrangers, qui ne connaissaient pas leur pays. De hautes montagnes et de profondes vallées les séparaient. Pour gagner leur vie, tous deux furent obligés de garder les moutons. Pendant plusieurs années ils conduisirent leurs troupeaux à travers les bois et les champs, accablés de tristesse et de regret.
Une fois, comme le printemps venait de refleurir, tous deux sortirent le même jour avec leurs troupeaux, et le hasard voulut qu'ils marchassent à la rencontre l'un de l'autre. Sur la pente d'une montagne éloignée, le mari aperçut un troupeau et dirigea ses moutons de ce côté. Ils arrivèrent ensemble dans la vallée, mais ne se reconnurent point; pourtant ils se réjouissaient de n'être plus seuls. Depuis ce temps-là ils faisaient paître chaque jour leurs troupeaux l'un près de l'autre: ils ne se parlaient pas, mais ils se sentaient consolés. Un soir, comme la pleine lune brillait au ciel et que les moutons reposaient déjà, le berger tira sa flûte de son sac et en joua un air gracieux, mais triste. Quand il eut fini, il remarqua que la bergère pleurait amèrement. « Pourquoi pleures-tu? lui demanda-t-il.
- Ah! répondit-elle, c'est ainsi que brillait la pleine lune lorsque je jouai pour la dernière fois cet air sur la flûte, et que la tête de mon bien-aimé parut à la surface de l'eau. »
Il la regarda et ce fut comme si un voile était tombé de ses yeux; il reconnut sa femme bien aimée; et en la regardant, comme la lune brillait sur son visage, elle le reconnut à son tour. Us se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, s'embrassèrent, et s'ils furent heureux, qu'on ne le demande point.
Élt egyszer valaha régen egy molnár a feleségével. Szerették egymást, boldogan éltek, jól ment a soruk, évről évre gyarapodott a vagyonuk. Hanem a balszerencse többnyire loppal jár, s orvul csap le az emberre. Így történt a molnárral is: egyszerre csak elkezdett apadni a vagyonkája, addig-addig, míg a végén már-már elúszott a malma is, amelyben lakott. Ott tartott a szerencsétlen, hogy napról napra azt várta, mikor verik meg a dobot az udvarán, mikor árverezik el a feje fölül a tetőt.
- Koldusbotra jutunk, mehetünk világgá - sóhajtozta sokszor.
Szegény már aludni sem tudott, elvette a sok gond az éjszakai nyugodalmát. Jóformán a szemét sem hunyta le, csak töprengett, emésztette magát, és forgolódott keservesen az ágyában.
Egyszer egy hajnalon már napkelte előtt talpon volt; gondolta, kimegy egy kicsit a szabadba, hátha így könnyíthet valamicskét a szívén. Ide-oda barangolt a környéken, s éppen akkor ért fel a malomgátra, amikor az égen felragyogott az első napsugár.
Abban a pillanatban a molnár mintha valami lágy csobbanást hallott volna a tóban. Meglepődve megfordult: hát egy szép lány emelkedett ki a szeme előtt a vízből; finom, szép kezével összefogta a haját, s ez a sűrű haj kétoldalt leomlott, egész habfehér testét beborította.
"Ez a tó tündére!" - gondolta a molnár, és félelmében moccanni sem mert.
A tavitündér azonban rámosolygott, lágyan csengő hangon a nevén szólította, és megkérdezte tőle, miért olyan szomorú. A molnár eleinte csak hallgatott, de a tündér addig biztatta, addig bátorította, míg a végén megemberelte magát, és elmondta a búját-baját.
- Azelőtt jómódban éltünk, most meg olyan szegények vagyunk, akár a templom egere!
- Légy nyugodt - mondta a tavitündér -, gazdagabbá és szerencsésebbé teszlek, mint amilyen valaha is voltál. Ennek fejében csak egyet kell megígérned: azt, hogy nekem adod az első újszülöttet, amelyik a házadban látja meg a napvilágot.
A molnár azt gondolta magában: "Ugyan mi más újszülött lehetne otthon, mint egy kutya- vagy egy macskakölyök!"
Ráállt az alkura, a tündér pedig alámerült a tóba.
A molnár egészen megvigasztalódott, sietett haza a malomba, hogy elújságolja a feleségének, milyen szerencse érte, s hogy véget értek már a rossz napok, letelt a hét szűk esztendő, s megint jólét köszönt rájuk.
Hát amint befordul a kapun, szalad elébe vidáman a szolgálólány, és már messziről lelkendezve kiabálja:
- Molnár uram! Molnár uram! Örvendezzék! Nagy újság van a házban!
- Ugyan mi? - kérdezte a molnár.
- Negyedórája sincs még, hogy a molnárné asszony gyönyörű kisfiú hozott a világra!
A szerencsétlen molnárt mintha villám sújtotta volna. Csak állt, állt szegény feje, és elsötétült előtte a világ. Lám, rászedte az álnok tündér; előre tudta, hogy fia fog születni, és fondorlatosan elcsalta tőle! Leszegett fejjel lépett oda a felesége ágyához.
- Talán nem is örülsz ennek a szép gyereknek? - kérdezte az asszony neheztelve, ahogy meglátta az ura szomorú képét.
Erre a molnár leült az ágya szélére, tenyerébe hajtotta a homlokát, és akadozva, könnyeivel küszködve elmesélte, mi történt vele, mit ígért a tavitündérnek.
- Mit ér a szerencse, mit ér a gazdagság, ha el kell veszítenem édes egy fiacskámat?! - kesergett. - De hát mit tehetek?
Még aznap eljöttek a rokonok szerencsét kívánni. A molnár nekik is elmondta a dolgot, tőlük is tanácsot kért, de azok csak a vállukat vonogatták, nem tudtak mit mondani, csak azt nézték, hogy minél előbb elbúcsúzhassanak; iparkodtak kifelé, akár egy halottasházból.
A molnárékra pedig jó napok virradtak. Amihez a gazda hozzákezdett, minden sikerült neki. Konyha-kamra mintha magától telt volna meg, és éjszakánként megfiadzott a ládafiában a pénze. Hamarosan gazdagabb lett, mint valaha.
De akármilyen jómódba jutott is, nem tudott igazán örülni neki. Egyre gyötörte a szívét az ígéret, melyet a tavitündérnek tett. Valahányszor a tó mellett vitt el az útja, mindig elfogta a félelem, hátha felbukkan a tündér, és figyelmezteti az adósságára. A kisfiúnak pedig a világért sem volt szabad a partnak még csak a tájékára sem mennie.
- Vigyázz - mondogatta neki az apja -, veszedelmes hely az: egyszer csak kinyúlik a vízből egy kéz, és leránt a mélybe!
Nem is ment a fiú soha arrafelé; de a tündér sem mutatkozott többé. A molnár kezdett lassacskán megnyugodni.
Teltek-múltak az évek, a gyerek szép legénykévé serdült, és beállt tanulni egy vadászhoz. Jól kitanulta a mesterségét, derék vadász lett belőle, s a falusi földesúr szívesen a szolgálatába fogadta.
Lakott abban a faluban egy szép, szemrevaló, becsületes leány. Ez nagyon megtetszett a vadásznak. Egyre csak ott sétálgatott az ablaka alatt, aztán egy szép napon beállított hozzá egy nagy csokor virággal, és megkérte a kezét. A lány igent mondott, és hamarosan megülték a lakodalmukat. A földesúr nászajándékul takaros kis házat adott a fiataloknak; s ettől fogva ott éltek boldogan, békességben, szíves szeretetben.
Történt egyszer, hogy a vadász egy szép karcsú őzet vett üldözőbe. A vad kifutott az erdőből a szabad mezőre, de a vadász utána iramodott és lelőtte. Örült neki, mert ritka szép állat volt; nyomban nekiállt, és megnyúzta a. késével. Munka közben véres lett a keze; nem akart így beállítani a feleségéhez.
"Még megijedne azt hinné, megvágtam magamat" - gondolta.
Ott volt a közelben a tó, ezüstösen csillogott a tükre, félkörben nádas zöldellt körülötte, elöl pedig szép gyepes parttal lejtett színéig a mező. Odább pedig a malomgátat lehetett látni meg a malom mohos tetejét; de ott hosszú esztendők óta más őrölte a búzát, mert az öreg molnár feleségestül a sírban nyugodott már.
A fiatal vadásznak eszébe sem jutott, hogy ehhez a tóhoz neki hajdanában még csak közelíteni sem volt szabad. Ledobta a vad lenyúzott bőrét a gyepre, beszúrta a földbe a vadászkését, melléje letette a táskáját, s odalépett a vízhez, hogy lemossa a kezét.
Abban a pillanatban, amint az ujját belemártotta, felbukkant a tóból a tündér. Gyöngyöző kacagással megrázta hosszú haját, nedves két karját a vadász nyakára fonta, és olyan gyorsan lerántotta magával a mélybe, hogy a hullámok tüstént összecsaptak felettük.
Nemsokára beesteledett, de a kis falusi házban hiába várta a vadászt a felesége. Minél tovább várt, annál jobban elfogta szívét a szorongás. Ha az ember aggódik valakiért, sok minden megfordul az eszében. Szegény asszony is vissza-visszagondolt most arra, amit az ura mesélt neki téli estéken a gyerekkoráról: a fondorlatos tavitündérről meg arról, hogy az édesapja sosem engedte a tó közelébe.
Nagy aggodalmában végül is fölkerekedett, és kiment a tóhoz. S ott meg-találta földbe szúrva az ura vadászkését és mellette a vadásztáskát.
Most már nem is kételkedett benne, hogy bekövetkezett a szerencsétlenség: a tavitündér valóra váltotta a réges-régi ígéretét, és eljött az uráért. Jajgatva, kezét tördelve hívogatta kedvesét, de hiába, nem felelt neki más, csak a gyenge visszhang. Átfutott a tó túlsó partjára, hajlítgatta szerte a sűrű nádat, végigszaladt a malomgáton, s egyre az ura nevét kiabálta, de hasztalanul. Akkor átkozni kezdte a tavitündért, arra sem jött azonban válasz. A tó tükre meg sem rezzent, csak a félhold bámult rá mozdulatlanul a vízből.
Szegény asszony még futkosott egy ideig reménytelenül a tó körül, hol hangosan kiáltozott, hol csöndesen zokogott; végül kimerült, ereje fogytám a földre hanyatlott és elaludt.
Álmában meredek sziklák közt kúszott fölfelé. Kezét tüske tépte, lábát inda béklyózta, arcát eső verte, hosszú haját heves szél zilálta. Végre felért a tetőre s ott egyszeriben egészen más kép tárult eléje. Az ég kéken ragyogott, a lágy levegő szinte simogatta; szelíd lejtő ereszkedett lefelé, tarka virágos mező zöldellt előtte, s annak a közepén takaros kis kunyhó állt.
Odament a kunyhóhoz, és benyitott. Fehér hajú öregasszony üldögélt benne, és barátságosan feléje bólintott.
Szegény asszony ebben a pillanatban fölébredt.
A nap már fönt állt az égen, körös-körül mosolygott a határ; csak az ő szíve volt tele szomorúsággal. Eltökélte magában, hogy amit álmodott, meg is fogja tenni; nekiindult a nagy hegynek, hátha ott kap valami jó tanácsot, hiszen úgy szerette a férjét, hogy a világ végére is elment volna érte.
Nagy, keservesen felkapaszkodott a sziklák közt a meredeken, és fent a tetőn úgy talált mindent, ahogyan álmában látta.
Az öregasszony szívesen fogadta, leültette, és így szólt hozzá:
- Bizonyára valami nagy baj ért, hogy eljöttél hozzám az én magányos kunyhómba.
Az asszony sírva mesélte el neki szomorú történetét.
- Vigasztalódjál meg - mondta az öreg -, majd én segítek rajtad. Itt van egy aranyfésű; várd meg, míg telihold lesz, akkor menj ki a tóhoz, ülj le a partján, és fésüld meg vele hosszú fekete hajadat. Mikor elkészültél, tedd a fésűt a partra, meglásd, mi történik.
Az asszony hazament, de bizony nagyon lassan telt az idő teliholdig. Végre aztán feljött a fényes korong az égre. Az asszony kiment a tóhoz, leült a parton, fésülni kezdte hosszú fekete haját az aranyfésűvel; mikor elkészült, letette a fésűt a partra. Nem sokat kellett várnia: zúgni kezdett a víz, majd egy hatalmas hullám tornyosult fel, kicsapott a partra, és elragadta a fésűt. Abban a percben, ahogy a fésű elsüllyedt, kettévált a víz, és a vadász feje a tó tükre fölé emelkedett. Egy árva szót sem szólt, csak szomorúan ránézett a feleségére. Azon nyomban előzúdult egy második hullám, és elborította. Aztán ismét elnyugodott minden; a tó megint olyan sima volt, mint annak előtte, csak a telihold ábrázata csillogott a színén.
Szegény asszony szomorúan tért haza, de aznap éjszaka újra látta álmában az öregasszony kunyhóját. Másnap reggel ismét útra kelt, s elpanaszolta búját-baját a bölcs vénségnek. Az egy aranyfurulyát adott neki, és azt mondta:
- Várd meg amíg fölkel a telihold, akkor fogd a furulyát, ülj ki a partra, és fújj el rajta egy kis nótát: aztán ha vége a dalocskának, tedd le a furulyát a partra, meglásd, mi történik.
Az asszony megint szóról szóra megfogadta az öregasszony tanácsát. Alig tette le a furulyát a fövenyre, zúgni-búgni kezdett a tó, egy hatalmas hullám csapott ki a partra, és elragadta a furulyát. A következő szempillantásban kettévált a víz, és megjelent a vadász, de már nemcsak a feje, hanem derékig az egész ember. Epekedve tárta ki karját a felesége felé, de hiába, ismét feltornyosult egy második hullám, és magával sodorta a mélybe.
"Jaj, mit érek vele - sóhajtott a szegény asszony -, ha csak megpillantom az én édes-kedvesemet, de mindjárt el is veszítem!"
Szívét megint elöntötte a bánat, de álmában harmadszor is megjelent az anyóka kunyhója. S ő harmadnap reggel újból útnak indult. A bölcs vénség most egy aranyrokkát adott neki megvigasztalta, és azt mondta:
- Még nem tettünk meg mindent, amit lehet. Várd meg, míg a telihold feljön, akkor fogd a rokkádat, ülj ki vele a partra, fond tele a csévét; ha elkészültél, tedd a rokkát a víz közelébe, meglásd, mi történik.
Az asszony megint rendre úgy tett mindent, ahogyan az öregasszony meghagyta neki. Mikor fölkelt a telihold, kiment rokkájával a partra, és szorgalmasan nekilátott a fonásnak, míg a len el nem fogyott és a cséve meg nem dagadt a fonáltól. Aztán letette a partra a rokkát. Abban a percben zúgni kezdett a tó, hevesebben zúgott, mint bármikor addig egy nagy hullám tornyosult föl rajta, kicsapott a partra és elragadta a rokkát.
S akkor kibukkant a vízből a vadász feje, kiemelkedett egész teste, egy szempillantás alatt a parton termett, megfogta a felesége kezét, s futni kezdett vele.
Hanem mögöttük egyszerre nagy zúgás támadt, a tó tükre tajtékot hányva fölemelkedett, és egy toronymagas hullám kicsapott a mezőre, mint az özönvíz. A menekvők már azt hitték, végük van. A haragos hullám már a sarkukat csapdosta; még egy lépés, és elnyeli őket. Akkor az asszony sikoltva segítségért kiáltott az anyókához. Abban a szempillantásban egyikük levelibékává változott, másikuk kecskebékává. Az áradat átzúdult fölöttük, de nem tudott kárt tenni bennük, csak messze-messze elsodorta őket egymástól.
Mikor a víz visszahúzódott, az öreganyó ismét emberré változtatta őket. Csakhogy egyikük sem tudta, hová lett a párja; idegen emberek közé kerültek, akik még csak hírét sem hallották az ő hazájuknak. Egyik is, másik is nagy völgybe jutott, magas hegyek választották el őket egymástól.
Hogy valahogyan megéljenek, elszegődtek mind a ketten birkapásztornak. Éveken át terelgették a nyájukat mezőről mezőre, és a szívük tele volt bánattal, vágyakozással.
Egyszer aztán megint kitavaszodott, kizsendült a föld rügyeztek a fák, s ők ismét kihajtották nyájukat a sarjadó mezőre. És valahogyan úgy történt, hogy éppen szemközt terelték egymással a birkáikat, egyikük lefelé a lejtőn, másikuk fölfelé a hegyoldalon.
Egy lankás réten találkoztak. Nem ismerték fel egymást, de nagyon örültek mind a ketten: legalább most már nincsenek olyan egyedül.
Ettől fogva együtt legeltették a nyájukat. Beszélni nemigen beszéltek, de a szívük mintha lassacskán egy kicsit megvigasztalódott volna.
Egy este, éppen telihold volt, s a nyájak már lepihentek, a hajdani vadász elővette a furulyáját, s elfújt rajta egy szép szomorú nótát.
A pásztorlány egyszeriben keserves sírásra fakadt.
- Miért sírsz? - kérdezte a társa.
- Hogyne sírnék, hogyne keseregnék! Hiszen akkor is ilyen szép telihold volt, amikor utoljára fújtam ezt a nótát, és az én édes-kedvesem feje kibukkant a vízből!
Akkor a vadásznak mintha hirtelen hályog esett volna le a szeméről: egyszerre megismerte az ő kedves feleségét.
S ahogy a telihold belevilágított arcába, az asszony is megismerte őt. Megölelték, megcsókolták egymást, és olyan boldogok voltak, úgy örültek a viszontlátásnak, hogy ha akarnám, sem tudnám elmondani. A szó kevés ahhoz; csak a képzelet érhet fel ekkora boldogsághoz.