Il y avait une fois un brave soldat, nommé François, qui pendant plusieurs années avait combattu dans bien des batailles et avait toujours fait son devoir. Mais lorsque la paix fut conclue et qu'il fut congédié avec la plus grande partie de l'armée, on ne lui accorda pas la moindre pension; il alla trouver le roi et il réclama contre cette injustice. Mais Sa Majesté, qui avait besoin de beaucoup d'argent pour bâtir un magnifique palais, l'envoya promener.
« Tu me le payeras peut-être un jour », se dit le soldat, et il s'en fut s'acheter un pain avec les derniers liards qui lui restaient. Puis il sortit de la ville et parcourut la campagne pour trouver un peu de travail comme homme de peine; car il n'avait appris d'autre métier que celui de soldat. La journée se passa sans que personne eût voulu l'occuper.
Vers le soir, il s'engagea dans un bois, et, la nuit étant venue, il n'en était pas encore sorti. Tout à coup il aperçut de loin une lumière; il marcha dans cette direction et finit par atteindre une maisonnette. Il y trouva une vieille femme, qui n'était autre qu'une méchante sorcière.
- Bonsoir, ma bonne femme, dit François; je me suis égaré dans la forêt et je viens vous prier de me donner un gîte pour la nuit et une croûte pour souper.
- Une autre, répondit la sorcière, refuserait de loger un homme qui, comme toi a quelque air d'un vagabond. Mais moi j'ai bon cœur et je vais te donner de quoi calmer ta faim. Demain tu me rendras, j'espère, un petit service.
- Volontiers, dit François, si c'est dans mon pouvoir.
- Oh! il ne s'agit que de bêcher mon jardin.
Là-dessus François, ayant soupé, s'en fut au grenier se coucher sur une botte de paille. Le lendemain il se mit à l'ouvrage et bêcha le jardin; il eut de la peine à avoir fini le soir.
- Nous voilà quittes, lui dit la vieille; mais si tu veux demain fendre en bûches ma provision de bois pour l'hiver, je te donnerai de nouveau à souper et je t'hébergerai la nuit.
François accepta et, le jour suivant, il joua de la hache jusqu'au soir; il en était tout harassé.
- Tu as bien travaillé, dit la vieille; aussi demain je ne te demanderai qu'un léger service qui ne te fatiguera guère. Ce sera de descendre dans le vieux puits de la cour; il ne contient plus d'eau, mais j'y ai laissé tomber une chandelle; j'y tiens parce qu'elle donne une belle flamme bleue et qu'elle ne s'éteint jamais.
Le lendemain François se rendit auprès du puits avec la vieille qui le laissa descendre dans un panier attaché à la corde de la poulie. Lorsqu'il fut au fond, il aperçut en effet une flamme bleue qui provenait de la chandelle magique; une espèce d'étui était à côté, dans lequel on pouvait l'enfermer; quand on le rouvrait, la flamme brillait de nouveau, et jamais la chandelle ne s'usait. François la prit ainsi que l'étui et agita la corde. La sorcière remonta le panier et, lorsqu'il fut arrivé à l'orifice du puits, elle tendit aussitôt la main et dit: « Allons, vite, passe-moi ma chandelle! »
Mais François, devenu méfiant, répondit:
- Auparavant je veux de nouveau avoir mes pieds sur la terre ferme.
- Donne tout de suite, dit la vieille, pleine de colère.
François refusa de nouveau; alors, saisie de fureur, la sorcière lâcha la corde, et le pauvre François retomba au fond du puits. Lorsqu'il se fut relevé, il se souvint qu'il avait dans sa poche une pipe à moitié bourrée de tabac.
« Ce sera ma dernière consolation, se dit-il, que de me régaler encore de quelques bonnes bouffées. »
Puis, ayant allumé sa pipe à la flamme bleue, il se mit à fumer. Au bout de quelques secondes apparut devant lui un petit homme noir, qui, se prosternant avec respect, lui dit: Maître, que commandes-tu?
Comment , ce que je commande? répondit François . Pourquoi aurais-tu à m'obéir? je n'ai jamais eu de ma vie à donner des ordres.
- Tout ce que je sais, dit le petit homme, c'est que je suis chargé d'exécuter tes volontés.
- Soit, dit François; eh bien, tire-moi de ce vilain lieu.
Le nain alors lui fit apercevoir un couloir qui conduisait à une caverne, où la sorcière avait entassé des trésors. François y puisa largement et, les poches remplies d'or et de diamants, il arriva à la lumière du jour.
- Maintenant, dit-il, va empoigner la sorcière et livre-la à la justice.
Le petit s'en fut bientôt il reparut monté sur un gros chat sauvage, et tenant devant lui, liée aux mains et aux jambes, l'affreuse vieille, qui hurlait.
Au bout de quelque temps, il revint et dit: - Elle est enfermée dans la tour; demain on la jugera. Que me faut-il faire encore?
- Va te reposer, mon garçon, répondit François. Mais si j'avais besoin de toi, comment ferais-je?
- Tu n'auras de nouveau qu'à fumer un peu avec ta pipe après l'avoir allumée à la lumière bleue.
François sortit de la forêt et retourna à la capitale. Après s'être fait habiller tout de neuf et très magnifiquement chez le premier tailleur, il alla loger dans le plus bel hôtel de la ville, et il fit une grande dépense. Au bout de quelques jours de cette vie de luxe, qui lui semblait comme un rêve, une idée lui traversa l'esprit et, avec sa pipe, il fit venir le petit homme noir.
- Écoute, dit-il, j'ai à me venger du roi qui m'a traité si injustement. Cette nuit tu m'amèneras sa fille unique, pour qu'elle me nettoie mes bottes.
- Rien de plus facile, répondit le nain. Seulement tâche que la chose reste secrète; tu dois savoir que le roi n'entend pas la plaisanterie, et du reste celle-ci est un peu forte. Mais cela te regarde; moi je n'ai qu'à obéir.
Et en effet, sur le coup de minuit, il amena la princesse, qui était plongée dans un état pareil au somnambulisme.
- À l'ouvrage, Mademoiselle, s'écria François, et servez-moi, comme j'ai servi votre père. Prenez ce balai, et balayez le plancher.
La princesse, muette et les yeux presque entièrement fermés, fit tant bien que mal la besogne qui lui était demandée.
- Maintenant, voici des brosses et du cirage, reprit François; nettoyez mes bottes et faites-les bien briller, je vous prie.
La fille du roi obéit de nouveau mais, n'ayant jamais fait de pareil ouvrage, elle y resta bien longtemps. Puis, sur l'ordre de François, le petit homme la ramena dans son appartement. Le lendemain matin elle raconta à son père ce qu'elle croyait n'avoir été qu'un simple rêve.
- Cependant, ajouta-t-elle, je suis toute fatiguée, et j'ai les os comme rompus. Mais le roi, qui savait que dans ce temps des fées il se passait des choses bien extraordinaires, prit la chose au sérieux et dit à sa fille de remplir, le soir, les poches de son peignoir de pois et d'y faire un trou.
C'est ce qu'elle fit et, lorsque le petit homme vint la prendre et la transporta à travers les airs à la chambre de François, les pois s'échappèrent et auraient pu indiquer le chemin qu'elle avait pris. Mais le petit homme s'aperçut de la ruse et, lorsqu'il eut ramené la princesse chez elle, il alla semer des pois dans toutes les rues de la ville. C'est ce qu'on vint annoncer au roi, qui alors ne douta plus que sa fille n'eût en réalité fait office de servante. Il en fut mortifié. Après avoir réfléchi, il dit à la princesse de garder ses pantoufles en se couchant, et d'en laisser une sous un meuble, si on venait de nouveau l'enlever.
C'est ce qu'elle fit. Cette fois le petit homme ne s'aperçut de rien, et lorsque, le lendemain, les gens du roi vinrent visiter tous les appartements de la ville, ils découvrirent, dans la chambre de François, la mule de la princesse.
Il fut aussitôt appréhendé au corps et jeté en prison. À travers les barreaux de sa cellule, il vit placé là, comme sentinelle, un de ses anciens bons camarades du régiment. Il parvint à ouvrir la fenêtre et il appela son ami.
- Écoute, dit François, quand on t'aura relevé de faction, tâche de t'introduire dans la chambre que j'occupais à l'hôtel. Au fond de l'armoire à bois, tu trouveras un sac plein d'or, ce sera pour toi; je ne te demande en retour que de m'apporter un étui en cuivre que tu trouveras à côté.
La chose sourit au soldat: il sut s'y prendre habilement, et vint apporter à François l'étui où se trouvait toujours la chandelle, à la flamme bleue; quant à l'or, il le garda pour lui, comme c'était convenu.
Rassuré maintenant, François, lorsqu'il fut amené devant le tribunal, se laissa, sans protester, condamner à mort. On le mena aussitôt à l'échafaud, sur la plus grande place de la ville. Une foule immense s'y trouvait rassemblée le roi avec toute la cour était venu se placer sur une estrade.
Pendant le trajet, François demanda au bourreau, comme dernière grâce, de pouvoir fumer une pipe de tabac. Cela lui fut accordé. Lorsque ayant allumé sa pipe à la lumière magique, il eut tiré quelques bouffées, le petit homme se présenta à ses côtés.
- Rosse et fouette-moi tout ce monde-là, dit François, le roi, la cour, les juges et toutes les autorités. Ménage seulement la princesse; je l'ai déjà assez fait souffrir. Au fond j'ai été brutal à son égard elle était innocente des torts de son père.
Le petit homme alors s'élança, et, frappant, daubant avec une force surnaturelle sur toute l'assistance, il mit tout le monde en fuite. Il n'y eut que le roi qui, meurtri de coups, ne pouvait se sauver , alors il demanda grâce à François, qui la lui accorda sans conditions. Le roi alors se piqua d'honneur et il donna à François la princesse en mariage.
« Tu me le payeras peut-être un jour », se dit le soldat, et il s'en fut s'acheter un pain avec les derniers liards qui lui restaient. Puis il sortit de la ville et parcourut la campagne pour trouver un peu de travail comme homme de peine; car il n'avait appris d'autre métier que celui de soldat. La journée se passa sans que personne eût voulu l'occuper.
Vers le soir, il s'engagea dans un bois, et, la nuit étant venue, il n'en était pas encore sorti. Tout à coup il aperçut de loin une lumière; il marcha dans cette direction et finit par atteindre une maisonnette. Il y trouva une vieille femme, qui n'était autre qu'une méchante sorcière.
- Bonsoir, ma bonne femme, dit François; je me suis égaré dans la forêt et je viens vous prier de me donner un gîte pour la nuit et une croûte pour souper.
- Une autre, répondit la sorcière, refuserait de loger un homme qui, comme toi a quelque air d'un vagabond. Mais moi j'ai bon cœur et je vais te donner de quoi calmer ta faim. Demain tu me rendras, j'espère, un petit service.
- Volontiers, dit François, si c'est dans mon pouvoir.
- Oh! il ne s'agit que de bêcher mon jardin.
Là-dessus François, ayant soupé, s'en fut au grenier se coucher sur une botte de paille. Le lendemain il se mit à l'ouvrage et bêcha le jardin; il eut de la peine à avoir fini le soir.
- Nous voilà quittes, lui dit la vieille; mais si tu veux demain fendre en bûches ma provision de bois pour l'hiver, je te donnerai de nouveau à souper et je t'hébergerai la nuit.
François accepta et, le jour suivant, il joua de la hache jusqu'au soir; il en était tout harassé.
- Tu as bien travaillé, dit la vieille; aussi demain je ne te demanderai qu'un léger service qui ne te fatiguera guère. Ce sera de descendre dans le vieux puits de la cour; il ne contient plus d'eau, mais j'y ai laissé tomber une chandelle; j'y tiens parce qu'elle donne une belle flamme bleue et qu'elle ne s'éteint jamais.
Le lendemain François se rendit auprès du puits avec la vieille qui le laissa descendre dans un panier attaché à la corde de la poulie. Lorsqu'il fut au fond, il aperçut en effet une flamme bleue qui provenait de la chandelle magique; une espèce d'étui était à côté, dans lequel on pouvait l'enfermer; quand on le rouvrait, la flamme brillait de nouveau, et jamais la chandelle ne s'usait. François la prit ainsi que l'étui et agita la corde. La sorcière remonta le panier et, lorsqu'il fut arrivé à l'orifice du puits, elle tendit aussitôt la main et dit: « Allons, vite, passe-moi ma chandelle! »
Mais François, devenu méfiant, répondit:
- Auparavant je veux de nouveau avoir mes pieds sur la terre ferme.
- Donne tout de suite, dit la vieille, pleine de colère.
François refusa de nouveau; alors, saisie de fureur, la sorcière lâcha la corde, et le pauvre François retomba au fond du puits. Lorsqu'il se fut relevé, il se souvint qu'il avait dans sa poche une pipe à moitié bourrée de tabac.
« Ce sera ma dernière consolation, se dit-il, que de me régaler encore de quelques bonnes bouffées. »
Puis, ayant allumé sa pipe à la flamme bleue, il se mit à fumer. Au bout de quelques secondes apparut devant lui un petit homme noir, qui, se prosternant avec respect, lui dit: Maître, que commandes-tu?
Comment , ce que je commande? répondit François . Pourquoi aurais-tu à m'obéir? je n'ai jamais eu de ma vie à donner des ordres.
- Tout ce que je sais, dit le petit homme, c'est que je suis chargé d'exécuter tes volontés.
- Soit, dit François; eh bien, tire-moi de ce vilain lieu.
Le nain alors lui fit apercevoir un couloir qui conduisait à une caverne, où la sorcière avait entassé des trésors. François y puisa largement et, les poches remplies d'or et de diamants, il arriva à la lumière du jour.
- Maintenant, dit-il, va empoigner la sorcière et livre-la à la justice.
Le petit s'en fut bientôt il reparut monté sur un gros chat sauvage, et tenant devant lui, liée aux mains et aux jambes, l'affreuse vieille, qui hurlait.
Au bout de quelque temps, il revint et dit: - Elle est enfermée dans la tour; demain on la jugera. Que me faut-il faire encore?
- Va te reposer, mon garçon, répondit François. Mais si j'avais besoin de toi, comment ferais-je?
- Tu n'auras de nouveau qu'à fumer un peu avec ta pipe après l'avoir allumée à la lumière bleue.
François sortit de la forêt et retourna à la capitale. Après s'être fait habiller tout de neuf et très magnifiquement chez le premier tailleur, il alla loger dans le plus bel hôtel de la ville, et il fit une grande dépense. Au bout de quelques jours de cette vie de luxe, qui lui semblait comme un rêve, une idée lui traversa l'esprit et, avec sa pipe, il fit venir le petit homme noir.
- Écoute, dit-il, j'ai à me venger du roi qui m'a traité si injustement. Cette nuit tu m'amèneras sa fille unique, pour qu'elle me nettoie mes bottes.
- Rien de plus facile, répondit le nain. Seulement tâche que la chose reste secrète; tu dois savoir que le roi n'entend pas la plaisanterie, et du reste celle-ci est un peu forte. Mais cela te regarde; moi je n'ai qu'à obéir.
Et en effet, sur le coup de minuit, il amena la princesse, qui était plongée dans un état pareil au somnambulisme.
- À l'ouvrage, Mademoiselle, s'écria François, et servez-moi, comme j'ai servi votre père. Prenez ce balai, et balayez le plancher.
La princesse, muette et les yeux presque entièrement fermés, fit tant bien que mal la besogne qui lui était demandée.
- Maintenant, voici des brosses et du cirage, reprit François; nettoyez mes bottes et faites-les bien briller, je vous prie.
La fille du roi obéit de nouveau mais, n'ayant jamais fait de pareil ouvrage, elle y resta bien longtemps. Puis, sur l'ordre de François, le petit homme la ramena dans son appartement. Le lendemain matin elle raconta à son père ce qu'elle croyait n'avoir été qu'un simple rêve.
- Cependant, ajouta-t-elle, je suis toute fatiguée, et j'ai les os comme rompus. Mais le roi, qui savait que dans ce temps des fées il se passait des choses bien extraordinaires, prit la chose au sérieux et dit à sa fille de remplir, le soir, les poches de son peignoir de pois et d'y faire un trou.
C'est ce qu'elle fit et, lorsque le petit homme vint la prendre et la transporta à travers les airs à la chambre de François, les pois s'échappèrent et auraient pu indiquer le chemin qu'elle avait pris. Mais le petit homme s'aperçut de la ruse et, lorsqu'il eut ramené la princesse chez elle, il alla semer des pois dans toutes les rues de la ville. C'est ce qu'on vint annoncer au roi, qui alors ne douta plus que sa fille n'eût en réalité fait office de servante. Il en fut mortifié. Après avoir réfléchi, il dit à la princesse de garder ses pantoufles en se couchant, et d'en laisser une sous un meuble, si on venait de nouveau l'enlever.
C'est ce qu'elle fit. Cette fois le petit homme ne s'aperçut de rien, et lorsque, le lendemain, les gens du roi vinrent visiter tous les appartements de la ville, ils découvrirent, dans la chambre de François, la mule de la princesse.
Il fut aussitôt appréhendé au corps et jeté en prison. À travers les barreaux de sa cellule, il vit placé là, comme sentinelle, un de ses anciens bons camarades du régiment. Il parvint à ouvrir la fenêtre et il appela son ami.
- Écoute, dit François, quand on t'aura relevé de faction, tâche de t'introduire dans la chambre que j'occupais à l'hôtel. Au fond de l'armoire à bois, tu trouveras un sac plein d'or, ce sera pour toi; je ne te demande en retour que de m'apporter un étui en cuivre que tu trouveras à côté.
La chose sourit au soldat: il sut s'y prendre habilement, et vint apporter à François l'étui où se trouvait toujours la chandelle, à la flamme bleue; quant à l'or, il le garda pour lui, comme c'était convenu.
Rassuré maintenant, François, lorsqu'il fut amené devant le tribunal, se laissa, sans protester, condamner à mort. On le mena aussitôt à l'échafaud, sur la plus grande place de la ville. Une foule immense s'y trouvait rassemblée le roi avec toute la cour était venu se placer sur une estrade.
Pendant le trajet, François demanda au bourreau, comme dernière grâce, de pouvoir fumer une pipe de tabac. Cela lui fut accordé. Lorsque ayant allumé sa pipe à la lumière magique, il eut tiré quelques bouffées, le petit homme se présenta à ses côtés.
- Rosse et fouette-moi tout ce monde-là, dit François, le roi, la cour, les juges et toutes les autorités. Ménage seulement la princesse; je l'ai déjà assez fait souffrir. Au fond j'ai été brutal à son égard elle était innocente des torts de son père.
Le petit homme alors s'élança, et, frappant, daubant avec une force surnaturelle sur toute l'assistance, il mit tout le monde en fuite. Il n'y eut que le roi qui, meurtri de coups, ne pouvait se sauver , alors il demanda grâce à François, qui la lui accorda sans conditions. Le roi alors se piqua d'honneur et il donna à François la princesse en mariage.
Der var engang en soldat, som havde tjent kongen tro i mange år. Da krigen var forbi, havde han fået så mange sår, at han ikke kunne slås mere, og kongen sagde da til ham: "Nu kan du drage hjem, jeg har ikke brug for dig. Du får ingen penge, det får kun den, der kan gøre sit arbejde." Soldaten vidste slet ikke, hvordan han skulle klare sig. Bedrøvet drog han af sted og gik hele dagen, til han om aftenen kom ind i en skov. Da mørket faldt på, så han et lys skinne, gik efter det og kom til et hus, hvor der boede en heks. "Må jeg blive her i nat, og få lidt at spise og drikke," spurgte han, "jeg er ved at dø af sult." - "Tror du, jeg giver sådan en forløben soldat noget," sagde hun grinende, "men for en gangs skyld skal jeg hjælpe dig, hvis du vil gøre, hvad jeg siger." - "Hvad vil du have?" spurgte soldaten. "Du skal i morgen grave min have om." Det var soldaten villig til og arbejdede næste dag af alle kræfter, men kunne ikke blive færdig til om aftenen. "Du kan nok ikke mere," sagde heksen, "du kan blive her en nat til, og så skal du til gengæld i morgen hugge et læs træ til pindebrænde." Soldaten sled i det hele dagen og om aftenen foreslog heksen ham at blive der en nat til. "Du skal kun gøre et ganske let arbejde til gengæld. Bagved huset er der en gammel, udtørret brønd. Du skal hente et lys, som jeg har tabt derned, det har en blå flamme og slukkes aldrig." Næste morgen førte den gamle ham ud til brønden og hissede ham ned i en kurv. Han fandt det blå lys og gjorde tegn til hende, at hun skulle hejse ham op igen. Hun trak ham op til randen og strakte så hånden ud og ville have det blå lys. Men han mærkede nok, hvad hun havde i sinde. "Du får det ikke, før jeg står med begge ben på jorden," sagde han. Da blev hun rasende, lod ham falde ned i brønden og gik sin vej.
Den stakkels soldat faldt ned på den fugtige jord uden at tage skade. Det blå lys brændte endnu, men hvad kunne det nytte. Han så nok, at døden var ham vis. Han sad ganske bedrøvet dernede, men så stak han tilfældig hånden i lommen og fandt en pibe, som var halv fuld af tobak. "Det skal være min sidste fornøjelse," tænkte han, tændte den ved lyset og begyndte at ryge. Da dampen havde fyldt hulen, stod der pludselig en lille, sort mand for ham og spurgte: "Hvad befaler du, herre?" - "Hvad skulle jeg dog befale dig," svarede soldaten forundret. "Jeg gør alt, hvad du forlanger," sagde den lille mand. "Godt, hjælp mig så først ud af brønden." Manden tog ham så i hånden og førte ham op gennem en underjordisk gang, og det blå lys tog han med. Undervejs viste han ham alle de skatte, som heksen havde hobet sammen dernede, og soldaten tog så meget guld, han kunne bære. Da han var kommet op på jorden, sagde han til manden: "Gå så hen og bind den gamle heks og før hende for retten." Lidt efter kom hun skrigende farende forbi på en vild kat, så hurtigt som vinden, og et øjeblik efter kom manden tilbage. "Nu er det besørget," sagde han, "heksen hænger allerede i galgen. Hvad befaler du så mere?" - "Ikke noget for øjeblikket," svarede soldaten, "du kan gå hjem, men kom så snart jeg kalder." - "Du behøver blot at tænde din pibe ved det blå lys," sagde den lille mand, "så kommer jeg straks." Derpå forsvandt han.
Soldaten vendte nu tilbage til den by, han var kommet fra. Han købte sig smukke klæder, tog ind i den bedste kro og befalede værten at indrette ham et værelse så prægtigt som muligt. Da han havde fået det, som han ønskede det, kaldte han på den lille mand og sagde: "Jeg har tjent kongen tro, men han har sendt mig bort og ladet mig lide sult og nød. Nu vil jeg hævne mig." - "Hvad skal jeg gøre?" spurgte manden. "I aften, når prinsessen ligger i sin seng og sover, skal du bringe hende herhen, hun skal være min tjenestepige." - "Det er en let sag for mig," sagde den lille mand, "men for dig kan det blive en farlig historie, og hvis nogen får det at vide, går det dig galt." Klokken tolv sprang døren op, og den lille mand kom ind med prinsessen. "Å, er det dig," råbte soldaten, "tag så fat. Hent kosten og fej op i stuen." Da hun havde gjort det, kaldte han på hende, stak benene frem og sagde: "Træk mine støvler af." Så kastede han dem i hovedet på hende, og hun måtte tage dem op og pudse dem. Hun gjorde alt, hvad han befalede, med halvt lukkede øjne, uden at gøre indvendinger. Ved det første hanegal bar den lille mand hende igen hjem i hendes seng på slottet.
Da prinsessen vågnede næste morgen, gik hun hen til sin far og fortalte, at hun havde haft en ganske mærkelig drøm. "Jeg blev med lynets fart båret igennem byen," sagde hun, "og bragt hen til en soldat, som jeg måtte gøre tjeneste hos. Jeg måtte gøre det groveste arbejde, feje og pudse støvler. Det var kun en drøm, og jeg er alligevel så træt, som om jeg virkelig havde gjort det." - "Det kunne godt være virkelighed," sagde kongen, "men jeg vil give dig et råd. Fyld din lomme med ærter og klip et lille hul i den. Hvis du igen bliver ført bort, falder de ud, og så kan vi forfølge sporet." Den lille mand stod imidlertid usynlig ved siden af og hørte, hvad kongen sagde. Da han om natten bar den sovende prinsesse gennem byen, faldt der ganske vist nogle ærter ud af hendes lomme, men den snu, lille fyr havde i forvejen strøet ærter i alle gader, så det ledte ikke på spor efter noget. Prinsessen måtte så igen tjene soldaten til hanegal.
Kongen sendte næste morgen sine folk ud for at søge efter ærterne, men det nyttede ikke. I alle gader var der fattige børn og samlede ærter op. "Det har regnet med ærter i nat," sagde de. "Så må vi finde på noget andet," sagde kongen, "behold dine sko på, når du går i seng, og gem en af dem, før du går hjem fra soldaten, så skal jeg nok finde den." Den lille mand hørte det hele, og da soldaten om aftenen forlangte, at han skulle hente prinsessen igen, frarådede han det. Mod denne list vidste han intet middel, og hvis skoen blev fundet hos soldaten, gik det galt. "Gør som jeg siger," sagde soldaten, og prinsessen måtte igen denne nat tjene som pige. Før hun blev båret af sted igen, gemte hun imidlertid den ene sko under sengen.
Næste morgen lod kongen søge efter prinsessens sko i hele byen, og den blev fundet hos soldaten. Han var efter den lille mands råd gået ud af byen, men blev snart indhentet og kastet i fængsel. Sin største skat, det blå lys, havde han glemt at tage med, og han havde kun et eneste guldstykke i lommen. Mens han nu i sine tunge kæder stod ved fængselsvinduet, så han en af sine kammerater gå forbi. Han bankede på ruden og råbte til ham: "Gør mig den tjeneste at hente den lille bylt, jeg har ladet ligge henne i kroen. Du skal få en dukat for det." Kammeraten løb af sted, og kom lidt efter tilbage med bylten. Så snart soldaten var blevet alene, tændte han sin pibe, og den lille mand kom straks. "Du skal ikke være bange," sagde han, "lad dem kun gøre med dig, hvad de vil, men husk det blå lys." Næste dag blev soldaten stillet for retten, og skønt han ikke havde gjort noget ondt, blev han dømt til døden. Da han blev ført af sted, bad han kongen, om han måtte få sit sidste ønske opfyldt. "Hvad er det?" spurgte kongen. "Må jeg ryge en pibe på vejen?" - "Ryg tre, om du vil," svarede kongen, "men tro ikke, at jeg skænker dig livet." Soldaten tog nu sin pibe frem, tændte den ved det blå lys, og da der var steget et par ringe i vejret, stod den lille mand der med en knippel i hånden. "Hvad befaler min herre?" spurgte han. "Slå den falske dommer og hans betjente til jorden," sagde soldaten, "og spar heller ikke kongen, som har været så ond imod mig." Som et lyn for den lille mand frem og tilbage, og hvem han blot rørte med sin knippel faldt om på jorden og lå der, som han aldrig skulle røre sig mere. Kongen var forfærdelig bange, og for at få lov til at beholde livet, gav han soldaten prinsessen og halve riget.